© Ce blog présente les ouvrages de
Camille Rouschmeyer
parmi ses écrits et ses photographies au jour le jour.





mercredi 12 septembre 2012

15h15


Le petit garçon descendit les marches du perron, fit cinq pas et s’arrêta. Son regard embrassa la rangée d’arbres de l’autre côté de la route, les voitures garées le long du trottoir, le tas de feuilles mortes dans le caniveau entre une Audi noire et une Volvo grise, et le panneau signalant une série de ralentisseurs. Il s’accroupit, tenta plusieurs fois de nouer le lacet de sa tennis droite, finit par enfoncer les extrémité du cordon de part et d’autre à l’intérieur de la chaussure, se releva, alla jusqu’au bout de l’allée, hésita un instant, puis traversa la route et disparut derrière la haie.
L’horloge murale du salon dans la maison qu’il venait de quitter affichait 15h15. Sur la table basse, une fourmi escaladait la paroi du compotier où finissait de pourrir une minuscule pomme reinette. La baby-sitter dormait sur le canapé, le pouce gauche dans la bouche, les quatre autres doigts repliés sur l’arête du nez, la main droite posée sur son ventre nu où brillait un piercing bleu.

1 commentaire: