Je me suis assis juste à côté de sa main posée à plat sur l’herbe, doigts écartés. Elle avait des ongles très courts, qui laissaient voir l’arrondi du bout de ses doigts, leur chair dense et luisante. J’ai posé ma main contre cette étoile de mer, jusqu’à la toucher, mais pas tout à fait. Combien de centièmes de millimètres séparaient ma main de la sienne, me suis-je demandé. Un brin d’herbe très fin, dont l’extrémité avait dû être mangée par un insecte, émergeait de cet espace infime. Si je coupe ce brin d’herbe et le rapporte chez moi pour le mesurer, je saurai précisément la distance qui me sépare d’elle, ai-je pensé. Et j’ai ouvert la bouche pour lui dire cela. Mais aucun mot n’est sorti de ma bouche, car l’étoile de mer avait bougé sans que je m’en aperçoive et était venue se plaquer sur mes lèvres. Je sentais le creux palpitant de son centre, un cœur débordant de vie, sa fraîcheur, et les cinq branches de l’étoile ont glissé sur ma joue, emportant avec elles ces centièmes de millimètres qui m’avaient séparé d’elle.
jeudi 21 juin 2012
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